Bonjour, bonsoir
Résumé de l'épisode précédent : Le lieutenant Pipolin diplômé de l'école d'application du train de Tours, major de sa promotion avec mention conneries et catastrophes en tous genres est parti de Vienne dans l'Isère avec son 38 tonnes avec 2 de ses fidèles adjoints pour une mission qui devait durer 4 jours.
(voir épisode précédent)
Les héros de cette aventure s'appellent
Koursani (le sud-sudiste)
Desbordes (le grenoblois)
Tanas (le lyonnais)
Au bout de 4 jours de route, nous aurions dû être déjà de retour à la caserne, mais nous avions encore quelques milliers de kilomètres à faire car nous étions encore à Nîmes dans le sud, alors que théoriquement on aurait dûs être de retour à la caserne.
On a donc ravitaillé le camion au camp des Garrigues de Nîmes (voir les aventures dans l'épisode précédent).
Et j'avais pris la décision de monter vers l'ouest en coupant directement.
En 1983 le réseau autoroutier n'était pas aussi performant que le système D.
Et nous allions quitter Nîmes et monter vers la Bretagne en coupant par le milieu et en dehors des grands axes routiers.
Mais nous étions le 9 septembre et dans quelques heures le Lieutenant Pipolin allait avoir 21 ans.
J'ai donc dis à Tanas qui conduisait :
- Arrêtes le camion au prochain supermarché pour que j'aille acheter un gateau et une bouteille de blanquette pour fêter mon anniversaire.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
Nous nous sommes retrouvés donc sur un parking de supermarché mais en 1983, les superficies étaient moindres qu'à Auchan par exemple ou Leclerc aujourd'hui.
Alors, imaginez la tête des nîmois qui faisaient tranquillement leurs courses, lorsqu'ils ont vu apparaitre sur leur petit parking un 38 tonnes d'où est descendu un jeune soldat en tenue de combat, pas de béret bleu marine habituel mais la casquette kaki sur la tête et avec un pistolet à son ceinturon qui va acheter un gateau.
Malgré la douceur de cette fin d'été languedocienne, cela jette un froid.
Mais on passe vite à la caisse. (prestige de l'uniforme oblige).
Nous en étions approximativement à 5 jours de retard.
Et on était encore à Nîmes
loin de se douter de nos prochaines aventures et à des milliers de kilomètres de la fin de la mission.
Pendant ce temps là à la caserne au moment du rapport matinal :
Le capitaine : Pour l'ensemble !!!! Garde à vous !!!! Koursani !!!!! (c'est moi) il est où ? il n'est pas encore rentré avec son camion, cela fait une semaine qu'il est parti pour 4 jours !!!!!!!!!
Aucun accident de véhicules militaires n'a été signalé par la gendarmerie, le lieutenant Koursani roule toujours.
Quand il va rentrer, il va m'entendre, en attendant je sais que vous l'aimez bien alors corvées pour tout le monde !!!! et inspection des chambres.
Repos !!!! et exécution !!!
Le lieutenant Koursani lui pendant ce temps là mangeait son gateau d'anniversaire à la sortie de Nîmes, il venait d'avoir ce matin là, 21 ans et quelques milliers de kilomètres à faire
car l'aventure et le "tour de France" allaient se pousuivre.
Nous avons encore deux semaines de route à faire ensemble en visitant la France, si vous le voulez bien.
En attendant la suite de ces effroyables évènements
je vous dis
AMITIES A TOUTES ET A TOUS
Philippe Pipolin